La météo invraisemblable de ces derniers temps nous a permis de faire des choses invraisemblables. Et on ne va pas s’en plaindre !
Pour résumer : dans les Pyrénées à mi-janvier, on avait les conditions d’enneigement et de température d’un mois de mai. Ainsi, un dilemme assez incroyable se posa à nous ce samedi 23 janvier : on sort les skis de rando ou les VTT ? Sachant que, pour ceux qui ne me connaissent pas encore, du VTT, je n’en fais qu’en zone de haute montagne. Pas de compromis. Only freeride. Hors de question de faire du Xcountry sur des sentiers en forêt.
Après un croisement très méticuleux de quantité d’infos concernant la météo, l’enneigement, les historiques d’isothermes, les niveaux de risques d’avalanches et diverses photos récentes trouvées sur des forums, nous décidons de partir avec nos vélos au beau milieu de l’Ariège. Objectif : l’étang d’Appy, voire le sommet au-dessus si les conditions le permettent (il est à plus de 2000 m tout de même !). Je connais le secteur, j’y suis allé en reco au printemps dernier.
Nous partons de bon matin du minuscule village d’Appy, à 900 m d’altitude. Le temps est splendide. Sur le petit parking, quelques randonneurs affutent leurs raquettes. Eux aussi se préparent à partir vers l’étang d’Appy… et ils croient halluciner lorsqu’ils constatent que nous prenons le chemin de la montée, comme eux, avec nos vélos sur le dos ! Ils pensaient qu’on s’était monté en voiture au point haut et qu’on allait redescendre depuis le parking pour faire du Xcountry sur des sentiers en forêt…
Rapidement, nous doublons tous les marcheurs. Ça a toujours été notre petit plaisir coupable de doubler à fond les simples randonneurs, avec nos vélos sur le dos. D’autant plus qu’aujourd’hui, nous sommes en grande forme, motivés par les conditions princières qui s’annoncent : le soleil est au-rendez-vous, il fait 15°C, la neige couvre bien le haut tout en semblant praticable. Et le pouce que je me suis retourné suite à une chute en octobre ne me fait plus mal.
Arrivés à la croupe qui nous fait changer de vallon, vers 1650 m, nous décidons que l’étang d’Appy est décidément un objectif trop facile… Nous quittons donc le sentier et empruntons l’arête qui monte directement à un sommet illégitime, sans nom sur la carte (ce qui est étonnant, tous les autres pics de cette crête, même moins hauts, ayant été baptisés).
Etant donné la nature chaotique des alpages dans le coin, nous savons que la descente ne sera envisageable que si nous pouvons emprunter la face ouest, garnie de neige et plutôt très raide pour du vélo (aux alentours de 40°). Mais d’où nous sommes, il est encore impossible de savoir si cette neige sera praticable. En clair, c’est un coup de dés ! Mais nous sommes joueurs…
Mais nous montons, la joie au cœur (c’est l’étang d’Appy, quand même), en nous disant que ça va le faire.
Une fois en haut, gros dilemme… La neige, c’est toujours extrêmement délicat en VTT : trop dure, impossible de freiner (voire de tenir tout simplement sur le vélo). Trop molle, on a vite fait de s’enfoncer jusqu’au pédalier et le terrain devient complètement impraticable. Pour tout vous avouer, j’ai vécu quantité d’expériences abominables de rides dans la neige. Au mieux, épuisants et désagréables. Au pire, carrément dangereux. Une fois, nous nous sommes retrouvés bloqués dans la neige poudreuse par grand froid alors que la nuit arrivait et nous avons été à deux doigts d’appeler l’hélico !
Dilemme : par où on descend ?
Parce que d’en haut, la descente ressemble à ça !
Et surprise ! Délicieuse surprise… Les conditions nivologiques s’avèrent parfaites ! La sous-couche est dure et tient le poids du vélo alors que la température a fait fondre une légère surcouche, permettant de stabiliser et freiner la monture. Idéal !
Nous voilà frénétiques comme des adolescents enfilant leur première capote. On prend à peine le temps d’avaler un tube de lait concentré (aucun rapport avec la phrase précédente…) Et go !
Finalement, la neige tient !
Quel pied de se retrouver avec son vélo à un endroit où normalement, seuls les skieurs de rando ont accès !
Cela dit, même avec des conditions parfaites, le VTT sur neige, c’est tout de même délicat. Nous commençons donc la descente par quelques belles buches, assez difficiles à enrayer car dès que c’est le cycliste qui se met à glisser sur la pente de neige, il devient compliqué de s’arrêter. Raph nous fait l’honneur d’un soleil magnifique, juste devant la Gopro. Vous pouvez le remercier ! Mais l’avantage avec la neige, c’est que les chutes font moins mal que sur les cailloux…
Rapidement nous prenons le coup et parvenons à godiller, comme en ski. Nous laissons de magnifiques traces sur la pente vierge et prenons de plus en plus de vitesse.
Mais attention, la sous-couche ne tient que partiellement et s’enfonce parfois d’un coup ; il faut mettre le plus de poids en arrière, d’autant plus que la pente est raide.
Nous parvenons ainsi rapidement à l’étang d’Appy, par le dessus. Dans le même temps, plusieurs groupes de randonneurs en raquette y sont arrivés par le chemin normal. Et alors que nous atteignons le lac, nous nous rendons compte que 5 ou 6 randonneurs sont présentement en train de nous filmer avec leurs téléphones portables !
« because I’m happy. !.. »
On fait un petit sourire à une randonneuse avant de repartir et d’enchaîner le single final, plus classique.
Au final, toute la descente a été un plaisir de chaque instant, et ça se voit dans la vidéo !
Retrouvez toutes les vidéos d’Alexis sur sa chaîne YouTube.
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Un splendide ride de haute montagne… en janvier !
La météo invraisemblable de ces derniers temps nous a permis de faire des choses invraisemblables. Et on ne va pas s’en plaindre !
Pour résumer : dans les Pyrénées à mi-janvier, on avait les conditions d’enneigement et de température d’un mois de mai. Ainsi, un dilemme assez incroyable se posa à nous ce samedi 23 janvier : on sort les skis de rando ou les VTT ? Sachant que, pour ceux qui ne me connaissent pas encore, du VTT, je n’en fais qu’en zone de haute montagne. Pas de compromis. Only freeride. Hors de question de faire du Xcountry sur des sentiers en forêt.
Après un croisement très méticuleux de quantité d’infos concernant la météo, l’enneigement, les historiques d’isothermes, les niveaux de risques d’avalanches et diverses photos récentes trouvées sur des forums, nous décidons de partir avec nos vélos au beau milieu de l’Ariège. Objectif : l’étang d’Appy, voire le sommet au-dessus si les conditions le permettent (il est à plus de 2000 m tout de même !). Je connais le secteur, j’y suis allé en reco au printemps dernier.
Nous partons de bon matin du minuscule village d’Appy, à 900 m d’altitude. Le temps est splendide. Sur le petit parking, quelques randonneurs affutent leurs raquettes. Eux aussi se préparent à partir vers l’étang d’Appy… et ils croient halluciner lorsqu’ils constatent que nous prenons le chemin de la montée, comme eux, avec nos vélos sur le dos ! Ils pensaient qu’on s’était monté en voiture au point haut et qu’on allait redescendre depuis le parking pour faire du Xcountry sur des sentiers en forêt…
Rapidement, nous doublons tous les marcheurs. Ça a toujours été notre petit plaisir coupable de doubler à fond les simples randonneurs, avec nos vélos sur le dos. D’autant plus qu’aujourd’hui, nous sommes en grande forme, motivés par les conditions princières qui s’annoncent : le soleil est au-rendez-vous, il fait 15°C, la neige couvre bien le haut tout en semblant praticable. Et le pouce que je me suis retourné suite à une chute en octobre ne me fait plus mal.
Arrivés à la croupe qui nous fait changer de vallon, vers 1650 m, nous décidons que l’étang d’Appy est décidément un objectif trop facile… Nous quittons donc le sentier et empruntons l’arête qui monte directement à un sommet illégitime, sans nom sur la carte (ce qui est étonnant, tous les autres pics de cette crête, même moins hauts, ayant été baptisés).
Etant donné la nature chaotique des alpages dans le coin, nous savons que la descente ne sera envisageable que si nous pouvons emprunter la face ouest, garnie de neige et plutôt très raide pour du vélo (aux alentours de 40°). Mais d’où nous sommes, il est encore impossible de savoir si cette neige sera praticable. En clair, c’est un coup de dés ! Mais nous sommes joueurs…
Mais nous montons, la joie au cœur (c’est l’étang d’Appy, quand même), en nous disant que ça va le faire.
Une fois en haut, gros dilemme… La neige, c’est toujours extrêmement délicat en VTT : trop dure, impossible de freiner (voire de tenir tout simplement sur le vélo). Trop molle, on a vite fait de s’enfoncer jusqu’au pédalier et le terrain devient complètement impraticable. Pour tout vous avouer, j’ai vécu quantité d’expériences abominables de rides dans la neige. Au mieux, épuisants et désagréables. Au pire, carrément dangereux. Une fois, nous nous sommes retrouvés bloqués dans la neige poudreuse par grand froid alors que la nuit arrivait et nous avons été à deux doigts d’appeler l’hélico !
Dilemme : par où on descend ?
Parce que d’en haut, la descente ressemble à ça !
Et surprise ! Délicieuse surprise… Les conditions nivologiques s’avèrent parfaites ! La sous-couche est dure et tient le poids du vélo alors que la température a fait fondre une légère surcouche, permettant de stabiliser et freiner la monture. Idéal !
Nous voilà frénétiques comme des adolescents enfilant leur première capote. On prend à peine le temps d’avaler un tube de lait concentré (aucun rapport avec la phrase précédente…) Et go !
Finalement, la neige tient !
Quel pied de se retrouver avec son vélo à un endroit où normalement, seuls les skieurs de rando ont accès !
Cela dit, même avec des conditions parfaites, le VTT sur neige, c’est tout de même délicat. Nous commençons donc la descente par quelques belles buches, assez difficiles à enrayer car dès que c’est le cycliste qui se met à glisser sur la pente de neige, il devient compliqué de s’arrêter. Raph nous fait l’honneur d’un soleil magnifique, juste devant la Gopro. Vous pouvez le remercier ! Mais l’avantage avec la neige, c’est que les chutes font moins mal que sur les cailloux…
Rapidement nous prenons le coup et parvenons à godiller, comme en ski. Nous laissons de magnifiques traces sur la pente vierge et prenons de plus en plus de vitesse.
Mais attention, la sous-couche ne tient que partiellement et s’enfonce parfois d’un coup ; il faut mettre le plus de poids en arrière, d’autant plus que la pente est raide.
Nous parvenons ainsi rapidement à l’étang d’Appy, par le dessus. Dans le même temps, plusieurs groupes de randonneurs en raquette y sont arrivés par le chemin normal. Et alors que nous atteignons le lac, nous nous rendons compte que 5 ou 6 randonneurs sont présentement en train de nous filmer avec leurs téléphones portables !
« because I’m happy. !.. »
On fait un petit sourire à une randonneuse avant de repartir et d’enchaîner le single final, plus classique.
Au final, toute la descente a été un plaisir de chaque instant, et ça se voit dans la vidéo !
Retrouvez toutes les vidéos d’Alexis sur sa chaîne YouTube.
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