Quand Alexis et DImitri sortent les VTT ce n’est pas pour acheter du terrain ! Après leur aventure dans les Hautes-Pyrénées et l’ascension du Crabère en Ariège, on les retrouve cette-fois dans les Alpes, à l’Alpe d’Huez pour une grosse enduro extrême !
D’ordinaire, notre temps de ride est partagé en 70% de montée et 30% de descente. Là, nous voilà partis pour 90% descente ! Comment réaliser un tel miracle ? A l’aide d’un téléphérique pardi ! Il est très rare que nous cédions à cette facilité. C’est un peu notre article 49-3 à nous.
Deux jours que nous sommes cloués au fond de la vallée par une météo infâme. Nous avons passé la première journée à régler les vélos comme des horloges, transformant le Gîtes de France en atelier mécanique . (message perso : proprio, si tu vois cette photo, et bin c’est pas nous) Après avoir soigneusement démonté puis remonté au moins 3 fois nos vélos, après avoir mené moult analyses technico-économiques de l’ensemble de nos équipements respectifs, nous avons fini par échouer au bar d’un hôtel désert où la réceptionniste s’emmerdait autant que nous. Même les bières étaient dépressives.
Le lendemain, il ne fait toujours pas beau. Mais alors, pas beau du tout. Froid, brouillard, pluie en bas, neige en haut. Et, plus gênant pour aller rider en haute montage : visibilité zéro. Ne tenant plus en place, nous partons malgré tout pour faire « une reco ». J’ai motivé tout le monde par cette fameuse phrase, employée régulièrement par tout alpiniste digne de ce nom :
on sera au-dessus des nuages
L’employé du départ du téléphérique semble étonné de nous voir arriver. Nous sommes seuls dans la cabine. Au deuxième tronçon, nous n’avons toujours pas dépassé les nuages. A ce moment, tout alpiniste d’expérience prononce donc cette fameuse deuxième phrase :
on voit presque le soleil
Au départ du troisième tronçon, le dernier pour gagner le Pic Blanc, nous ne trouvons personne. Nous allons chercher les employées des remontées dans leur poste de commande où elles sirotaient tranquillement leur café, ne s’attendant pas à devoir démarrer le téléphérique aujourd’hui. Je leur demande s’il fait beau en haut. La blonde blasée et bronzée décroche son téléphone pour joindre la blonde bronzée et blasée de la gare d’arrivée. Non, il fait pas beau. « Vous voulez toujours monter ? » Oui, on veut toujours. L’alpiniste optimiste dispose d’une troisième phrase qui s’avère toujours vraie sur une durée suffisamment longue :
ça va se lever
Nous en profitons pour leur demander de nous apporter du café alors qu’elles mettent le téléphérique en marche. C’est pas tous les jours qu’on démarre un téléphérique de 165 places juste pour vous ! Ça m’a donné la sensation d’être un émir, vous savez, celui qui s’est fait construire un ascenseur pour descendre sur la plage de la Cote d’Azur qu’il avait réservée.
Vers 3000 m, nous voyons apparaître la neige sur les rochers. A l’arrivée, le Pic Blanc porte vraiment bien son nom : le ciel est blanc, la montagne est blanche et nous sommes bleus de froid.
Emmitouflée dans sa doudoune, la blonde du haut nous regarde débarquer comme des extraterrestres. Je connais bien le lieu en plein hiver : des touristes du monde entier s’y donnent rendez-vous, se photographient face à la Meije, partent à ski sur la fameuse descente de Sarenne. Là, l’ambiance est complètement surréaliste. Il n’y a strictement personne. La gare d’arrivée ressemble à un décor de film de zombie après l’apocalypse. Autour, la montagne nous attend, clairement hostile. Dès que nous franchirons les barrières, nous nous trouverons à 3300 m, sur une zone complexe de pierriers, falaises et glacier. Et surtout, en plein brouillard.
Ce n’est donc plus l’alpiniste, mais le rider qui prend la parole :
C’est bon, il y a juste la bonne épaisseur de neige pour que ce soit marrant !
Et nous voilà partis.
Nous nous perdons deux ou trois fois avant de retrouver l’itinéraire du Mégavalanche. Puis Jeremy fait une petite chute qui a pour conséquence de casser sa patte de dérailleur ainsi que notre moral. En effet, il avait loué un vélo de DH exprès pour l’occasion et… nous n’avons donc pas de patte de rechange ! Il y a des jours sans. Nous redescendons tant bien que mal vers le bas de la station.
Le loueur de VTT nous accueille comme tout loueur digne de ce nom : avec suspicion. Quand il constate que nous avons proprement démonté la transmission et rapporté toutes les pièces, son visage s’adoucit. On commence à discuter :
– Il parait qu’il y a 3 gars qui sont partis du Pic Blanc ce matin ! nous annonce-t-il.
Le lendemain, il ne fait toujours pas un grand beau temps mais les nuages sont moins menaçants. A l’attaque ! J’ai prévu un gigantesque itinéraire de 3200 m de dénivelée d’enduro violent, sortant complètement de la station de l’Alpe d’Huez. Et avec au moins 2 sections qui sont vraisemblablement des premières. A la base, j’avais même prévu de passer par la face ouest du Pic Blanc, sauvage et engagée. Mais nous abandonnons vite cette idée car pour rejoindre l’arête à l’endroit voulu, nous constatons qu’il faut accomplir 150 m d’escalade en rocher pourri. Ce n’est pas la perspective de grimper avec nos vélos qui nous retient (on en a vu d’autres) mais de gros nuages noirs qui foncent vers nous. Et je sais que la sortie de la face ouest nécessitera d’avoir une pleine visibilité pour éviter toutes les barres rocheuses qui la parsèment.
Au lieu de cela, nous passons donc par une variante sur des sections hardcore le long de l’arête sud. Cette zone ne semble pas faisable du tout. Difficile d’imaginer plus pierreux ! Mais je suis mon intuition de montagnard têtu. Et effectivement, nous finissons par trouver un éperon au relief complexe mais… qui se descend.
En tout cas qui se descend, si vous n’avez pas peur de la chute, car à cet endroit, elle fait particulièrement mal !
Un peu plus bas, nous prenons pied sur le Glacier de Sarenne. Enfin, le terme « gros névé » serait plus adéquat. Si ça, c’est un glacier, mon vélo, c’est une moto GP.
Toujours joueur, Dimitri tente un passage dans un des lacs de moraine. Il aime bien les images où l’on voit des gerbes d’eau jaillir au ralenti. Je ne dis rien, j’aime bien les images où le rider fait un plongeon dans l’eau à 0°C.
Le problème n’est pas d’être mouillé à 3000 m d’altitude. Le problème, c’est de pouvoir sécher. Et maintenant, l’orage arrive sur nous.
Nous continuons de descendre dans une véritable tourmente. Dimitri regrette amèrement son bain improvisé. Il est tellement gelé qu’il n’arrive plus à faire pression sur ses manettes de freins. Avec n’importe qui d’autre, j’aurais stoppé là, par sécurité. Mais je le connais : tant qu’il sort des blagues à la con, ça va, on peut continuer.
L’orage se calme alors que nous arrivons au célèbre Plan des Cavalles.
Cette section est inoubliable. On y croise pas moins d’une quinzaine de lacs, mis en valeur dans des écrins de pierriers, d’alpages et surtout, de grandes dalles rocheuses, idéales pour le vélo. Les possibilités de freeride y sont infinies. Seule ombre au tableau (pour nous) : la faible pente globale en fait plutôt du X-country upgradé que de l’enduro. Mais c’est néanmoins magique de traverser sur deux roues un tel paysage.
Arrivé au Col du Couard, l’itinéraire « normal » contourne la montagne des Aiguillettes pour traverser au-dessus du Lac de Grand Maison et rejoindre le Col du Sabot. Mais ce sentier a récemment été interdit aux VTT par arrêté préfectoral. Puisque nous sommes très soucieux de la loi, nous choisissons donc de couper direct par le sommet. Ça, ils n’ont pas pensé à l’interdire. Je crois même que personne n’a pensé à le faire, du moins à vélo. Quoi qu’il en soit, ça fait un moment que j’avais dans l’idée de passer par là. Quelques jours avant, nous étions passés en reco pour vérifier la potentielle faisabilité de la descente.
En attendant, 300 m de dénivelée à 45° sur du pierrier délité se déploient au-dessus de nous. Portage obligatoire, pied montagnard impératif. Juste avant d’arriver au col, Dimitri a crevé son tubeless neuf. Tout rider normal réparerait aussitôt, pour être sûr de pouvoir remettre son vélo en état. Mais des nuages arrivent de nouveau et je veux être sûr d’arriver au sommet avant eux afin de pouvoir visualiser l’itinéraire de descente. Car ça ne passe qu’à un seul endroit.
Devinez quoi ? 20 minutes plus tard, les nuages nous ont rattrapés. Et évidemment, nous ne sommes toujours pas au sommet. Mais « pas d’inquiétude,ça va se lever ! » En tout cas, l’ambiance est au rendez-vous : l’arête s’effile jusqu’à devenir une lame, des pointes rocheuses dessinent des silhouettes fantomatiques dans le brouillard.
Je crois qu’on arrive au sommet. Difficile à dire avec cette visibilité. Pas grave, nous réparons tranquillement le vélo de Dimitri en mangeant des barres de céréales. On rigole, on se raconte quelques blagues de cul, bref, on fait semblant de pas être dans la merde. Mais c’est vrai que globalement, quelle que soit la situation, on n’est pas du genre stressé.
Enfin une trouée se dessine, la visibilité revient.
Nous enfilons les casques. Banzaï !
La descente est sévère. Nous comprenons rapidement que le seul endroit praticable est le fil de l’arête, avec du raide herbeux à droite et du vertical rocheux à gauche (une belle falaise de 600 m). Certaines portions sont olé-olé, obligent à passer en force et en vitesse sur le fil de l’arête. Nous devons nous accrocher à nos coucougnettes.
Voici l’exemple type d’endroit où la photo donne une impression débonnaire mais où la difficulté technique et le danger sont majeurs. C’est souvent comme ça à vélo. De toute façon, dès qu’il y a un brin de verdure dans votre image, ça fait Club Med.
Après avoir croisé quelques chamois, nous terminons par des pentes herbeuses extrêmement raides, à la limite de ce qui est possible de descendre. Le cul sur la roue, les freins bien dosés, ça passe… Un berger tranquillement posé sur un rocher nous regarde faire sur la partie finale. Il n’en revient pas de voir des vélos ici… Nous lui expliquons que c’est parce que le sentier est interdit, pardi !
Au final, ce fut un des plus beaux rides qu’on n’a jamais fait. Autant de variété regroupée en une seule descente, c’est magique !
Retrouvez toutes les vidéos d’Alexis sur sa chaîne YouTube.
A Kyoto, le Iwashimizu Shrine, l’un des plus célèbres sanctuaires du Japon a servi de décor à la 4ème édition du Red Bull Saint Tour, un contest de 4x urbain qui a vu s’affronter sur une piste détrempée les meilleurs riders japonais de la discipline. Résultat : de belles glissades et une vidéo qui prend parfois des allures assez …
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Deux rideurs s’offrent une descente d’anthologie sur les pentes du volcan Villarrica, l’un des plus actif du Chili, qui s’élève au-dessus du lac Villarrica et de la ville de Pucón. Entre steppes et forêts, les images sont superbes. Ces territoires semblent n’avoir aucunes limites, le dénivelé qu’offre la cordillère des Andes et la diversité des paysages en font …
Alpe d’Huez – Pic Blanc par la crête Sud, Plan des Cavalles et arête des Aiguillettes
Quand Alexis et DImitri sortent les VTT ce n’est pas pour acheter du terrain ! Après leur aventure dans les Hautes-Pyrénées et l’ascension du Crabère en Ariège, on les retrouve cette-fois dans les Alpes, à l’Alpe d’Huez pour une grosse enduro extrême !
D’ordinaire, notre temps de ride est partagé en 70% de montée et 30% de descente. Là, nous voilà partis pour 90% descente ! Comment réaliser un tel miracle ? A l’aide d’un téléphérique pardi ! Il est très rare que nous cédions à cette facilité. C’est un peu notre article 49-3 à nous.
Deux jours que nous sommes cloués au fond de la vallée par une météo infâme. Nous avons passé la première journée à régler les vélos comme des horloges, transformant le Gîtes de France en atelier mécanique . (message perso : proprio, si tu vois cette photo, et bin c’est pas nous) Après avoir soigneusement démonté puis remonté au moins 3 fois nos vélos, après avoir mené moult analyses technico-économiques de l’ensemble de nos équipements respectifs, nous avons fini par échouer au bar d’un hôtel désert où la réceptionniste s’emmerdait autant que nous. Même les bières étaient dépressives.
Le lendemain, il ne fait toujours pas beau. Mais alors, pas beau du tout. Froid, brouillard, pluie en bas, neige en haut. Et, plus gênant pour aller rider en haute montage : visibilité zéro. Ne tenant plus en place, nous partons malgré tout pour faire « une reco ». J’ai motivé tout le monde par cette fameuse phrase, employée régulièrement par tout alpiniste digne de ce nom :
L’employé du départ du téléphérique semble étonné de nous voir arriver. Nous sommes seuls dans la cabine. Au deuxième tronçon, nous n’avons toujours pas dépassé les nuages. A ce moment, tout alpiniste d’expérience prononce donc cette fameuse deuxième phrase :
Au départ du troisième tronçon, le dernier pour gagner le Pic Blanc, nous ne trouvons personne. Nous allons chercher les employées des remontées dans leur poste de commande où elles sirotaient tranquillement leur café, ne s’attendant pas à devoir démarrer le téléphérique aujourd’hui. Je leur demande s’il fait beau en haut. La blonde blasée et bronzée décroche son téléphone pour joindre la blonde bronzée et blasée de la gare d’arrivée. Non, il fait pas beau. « Vous voulez toujours monter ? » Oui, on veut toujours. L’alpiniste optimiste dispose d’une troisième phrase qui s’avère toujours vraie sur une durée suffisamment longue :
Nous en profitons pour leur demander de nous apporter du café alors qu’elles mettent le téléphérique en marche. C’est pas tous les jours qu’on démarre un téléphérique de 165 places juste pour vous ! Ça m’a donné la sensation d’être un émir, vous savez, celui qui s’est fait construire un ascenseur pour descendre sur la plage de la Cote d’Azur qu’il avait réservée.
Vers 3000 m, nous voyons apparaître la neige sur les rochers. A l’arrivée, le Pic Blanc porte vraiment bien son nom : le ciel est blanc, la montagne est blanche et nous sommes bleus de froid.
Emmitouflée dans sa doudoune, la blonde du haut nous regarde débarquer comme des extraterrestres. Je connais bien le lieu en plein hiver : des touristes du monde entier s’y donnent rendez-vous, se photographient face à la Meije, partent à ski sur la fameuse descente de Sarenne. Là, l’ambiance est complètement surréaliste. Il n’y a strictement personne. La gare d’arrivée ressemble à un décor de film de zombie après l’apocalypse. Autour, la montagne nous attend, clairement hostile. Dès que nous franchirons les barrières, nous nous trouverons à 3300 m, sur une zone complexe de pierriers, falaises et glacier. Et surtout, en plein brouillard.
Ce n’est donc plus l’alpiniste, mais le rider qui prend la parole :
Et nous voilà partis.
Nous nous perdons deux ou trois fois avant de retrouver l’itinéraire du Mégavalanche. Puis Jeremy fait une petite chute qui a pour conséquence de casser sa patte de dérailleur ainsi que notre moral. En effet, il avait loué un vélo de DH exprès pour l’occasion et… nous n’avons donc pas de patte de rechange ! Il y a des jours sans. Nous redescendons tant bien que mal vers le bas de la station.
Le loueur de VTT nous accueille comme tout loueur digne de ce nom : avec suspicion. Quand il constate que nous avons proprement démonté la transmission et rapporté toutes les pièces, son visage s’adoucit. On commence à discuter :
– Il parait qu’il y a 3 gars qui sont partis du Pic Blanc ce matin ! nous annonce-t-il.
Le lendemain, il ne fait toujours pas un grand beau temps mais les nuages sont moins menaçants. A l’attaque ! J’ai prévu un gigantesque itinéraire de 3200 m de dénivelée d’enduro violent, sortant complètement de la station de l’Alpe d’Huez. Et avec au moins 2 sections qui sont vraisemblablement des premières. A la base, j’avais même prévu de passer par la face ouest du Pic Blanc, sauvage et engagée. Mais nous abandonnons vite cette idée car pour rejoindre l’arête à l’endroit voulu, nous constatons qu’il faut accomplir 150 m d’escalade en rocher pourri. Ce n’est pas la perspective de grimper avec nos vélos qui nous retient (on en a vu d’autres) mais de gros nuages noirs qui foncent vers nous. Et je sais que la sortie de la face ouest nécessitera d’avoir une pleine visibilité pour éviter toutes les barres rocheuses qui la parsèment.
Au lieu de cela, nous passons donc par une variante sur des sections hardcore le long de l’arête sud. Cette zone ne semble pas faisable du tout. Difficile d’imaginer plus pierreux ! Mais je suis mon intuition de montagnard têtu. Et effectivement, nous finissons par trouver un éperon au relief complexe mais… qui se descend.
En tout cas qui se descend, si vous n’avez pas peur de la chute, car à cet endroit, elle fait particulièrement mal !
Un peu plus bas, nous prenons pied sur le Glacier de Sarenne. Enfin, le terme « gros névé » serait plus adéquat. Si ça, c’est un glacier, mon vélo, c’est une moto GP.
Toujours joueur, Dimitri tente un passage dans un des lacs de moraine. Il aime bien les images où l’on voit des gerbes d’eau jaillir au ralenti. Je ne dis rien, j’aime bien les images où le rider fait un plongeon dans l’eau à 0°C.
Le problème n’est pas d’être mouillé à 3000 m d’altitude. Le problème, c’est de pouvoir sécher. Et maintenant, l’orage arrive sur nous.
Nous continuons de descendre dans une véritable tourmente. Dimitri regrette amèrement son bain improvisé. Il est tellement gelé qu’il n’arrive plus à faire pression sur ses manettes de freins. Avec n’importe qui d’autre, j’aurais stoppé là, par sécurité. Mais je le connais : tant qu’il sort des blagues à la con, ça va, on peut continuer.
L’orage se calme alors que nous arrivons au célèbre Plan des Cavalles.
Cette section est inoubliable. On y croise pas moins d’une quinzaine de lacs, mis en valeur dans des écrins de pierriers, d’alpages et surtout, de grandes dalles rocheuses, idéales pour le vélo. Les possibilités de freeride y sont infinies. Seule ombre au tableau (pour nous) : la faible pente globale en fait plutôt du X-country upgradé que de l’enduro. Mais c’est néanmoins magique de traverser sur deux roues un tel paysage.
Arrivé au Col du Couard, l’itinéraire « normal » contourne la montagne des Aiguillettes pour traverser au-dessus du Lac de Grand Maison et rejoindre le Col du Sabot. Mais ce sentier a récemment été interdit aux VTT par arrêté préfectoral. Puisque nous sommes très soucieux de la loi, nous choisissons donc de couper direct par le sommet. Ça, ils n’ont pas pensé à l’interdire. Je crois même que personne n’a pensé à le faire, du moins à vélo. Quoi qu’il en soit, ça fait un moment que j’avais dans l’idée de passer par là. Quelques jours avant, nous étions passés en reco pour vérifier la potentielle faisabilité de la descente.
En attendant, 300 m de dénivelée à 45° sur du pierrier délité se déploient au-dessus de nous. Portage obligatoire, pied montagnard impératif. Juste avant d’arriver au col, Dimitri a crevé son tubeless neuf. Tout rider normal réparerait aussitôt, pour être sûr de pouvoir remettre son vélo en état. Mais des nuages arrivent de nouveau et je veux être sûr d’arriver au sommet avant eux afin de pouvoir visualiser l’itinéraire de descente. Car ça ne passe qu’à un seul endroit.
Devinez quoi ? 20 minutes plus tard, les nuages nous ont rattrapés. Et évidemment, nous ne sommes toujours pas au sommet. Mais « pas d’inquiétude, ça va se lever ! » En tout cas, l’ambiance est au rendez-vous : l’arête s’effile jusqu’à devenir une lame, des pointes rocheuses dessinent des silhouettes fantomatiques dans le brouillard.
Je crois qu’on arrive au sommet. Difficile à dire avec cette visibilité. Pas grave, nous réparons tranquillement le vélo de Dimitri en mangeant des barres de céréales. On rigole, on se raconte quelques blagues de cul, bref, on fait semblant de pas être dans la merde. Mais c’est vrai que globalement, quelle que soit la situation, on n’est pas du genre stressé.
Enfin une trouée se dessine, la visibilité revient.
Nous enfilons les casques. Banzaï !
La descente est sévère. Nous comprenons rapidement que le seul endroit praticable est le fil de l’arête, avec du raide herbeux à droite et du vertical rocheux à gauche (une belle falaise de 600 m). Certaines portions sont olé-olé, obligent à passer en force et en vitesse sur le fil de l’arête. Nous devons nous accrocher à nos coucougnettes.
Voici l’exemple type d’endroit où la photo donne une impression débonnaire mais où la difficulté technique et le danger sont majeurs. C’est souvent comme ça à vélo. De toute façon, dès qu’il y a un brin de verdure dans votre image, ça fait Club Med.
Après avoir croisé quelques chamois, nous terminons par des pentes herbeuses extrêmement raides, à la limite de ce qui est possible de descendre. Le cul sur la roue, les freins bien dosés, ça passe… Un berger tranquillement posé sur un rocher nous regarde faire sur la partie finale. Il n’en revient pas de voir des vélos ici… Nous lui expliquons que c’est parce que le sentier est interdit, pardi !
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